Deux apiculteurs des Yvelines partis en mission au Cameroun

Deux apiculteurs des Yvelines partis en mission au Cameroun - miel - voyage - abeilles

C’est sous les latitudes tropicales du Cameroun que deux apiculteurs de Plaisir et des Clayes-sous-Bois ont mené leur mission. Dans cinq villages, ils ont enseigné l’art de l’extraction du miel à des Camerounais désireux de découvrir leur savoir-faire.

De gauche à droite : Jacky Boisseau, le prêtre François-Xavier Nssi Essono,coordinateur de la mission au Cameroun et Maurice Volle. (©DR)
Dans son rucher de la forêt de Sainte-Apolline, à Plaisir, Jacky Boisseau cultive une certaine idée de l’apiculture. C’est autour de ce port d’attache que butinent près d’un million d’abeilles, réparties sur 20 ruches. Des appartements de première classe pour ces demoiselles. « Ici c’est du 5 étoiles », plaisante le Plaisirois. Les piqûres, il en a pris l’habitude. « Je ne les compte même plus. Je suis immunisé. J’ai du sang d’abeille qui coule dans mes veines ! », glisse Jacky Boisseau dans une touche d’humour, un aspect de sa personnalité fort développé.
En avril dernier, l’apiculteur de Plaisir est parti dans la région centre du Cameroun (Yaoundé) avec son collègue des Clayes-sous-Bois Maurice Volle, pour y démarrer une formidable aventure humaine. Tout a démarré lorsqu’un président d’association camerounais luttant contre la pauvreté et la précarité les a contactés.
En pleine jungle, à environ 350 km de la capitale Yaoundé, rares sont en effet les ressources pour les habitants de ces contrées.
Une mission au long cours, puisqu’un suivi est prévu sur cinq ans.

« Nous nous sommes rendus dans cinq villages et on a demandé à une cinquantaine d’apiculteurs locaux de nous montrer la façon dont ils procédaient. On leur a ensuite transmis nos méthodes, nos façons de travailler. Il s’agissait de les faire devenir de vrais apiculteurs, et non de simples cueilleurs de miel », explique Jacky Boisseau.

Les deux Yvelinois ont fourni tout le matériel de base aux apiculteurs novices (enfumoir, filtre, combinaison). Des équipements financés grâce à une plate-forme de financement participatif. Les éléments des ruches étaient, quant à eux, fabriqués par des menuisiers locaux et assemblés sur place.
Apiculteur qui habite le village de Ngomedzap en Centre Cameroun. Ce dernier transporte des ruches Kenyanes. (©DR)
« Un fort potentiel »
« L’apiculture camerounaise est une apiculture traditionnelle. Ils utilisent des ruches en paille ou des ruches kényanes, décrit ce baroudeur. Il y a un très fort potentiel pour faire de l’apiculture là-bas. »
Un pays à la diversité foisonnante. « Il y a 250 ethnies au Cameroun », dévoile cet ancien collaborateur de chez Renault, qui est soutenu par l’association Plaisir village animation, organisatrice de la fête du miel à Plaisir.
De leur labeur, les apiculteurs camerounais pourront tirer du miel, bien sûr, mais aussi ses produits dérivés (cire, propolis, pollen, etc.).
La commercialisation de leur miel à l’international, notamment en France, reste leur finalité principale.
Une ruche kenyane en activité posée dans un arbuste. Un type de ruche très répandu en Afrique. (©DR)
Jacky Boisseau retournera en janvier au Cameroun, pour un suivi de cette mission autour des abeilles.
Le virus l’a piqué très tôt. « C’est un insecte mythique », estime Jacky Boisseau. Celui-ci incarne « le respect d’une certaine philosophie de la vie », selon ses dires.
C’est qu’il a été pris les doigts dans le pot de miel dès son plus jeune âge. « C’est une madeleine de Proust pour moi, qui me rappelle le pain d’épice que je mangeais chez ma grand-mère. »
Il n’y a donc aucun hasard si le miel de la grande distribution lui fait aujourd’hui horreur. « On distribue le miel comme des produits de grande consommation à des prix attractifs », dénonce-t-il. Du miel bien souvent « extracommunautaire » et de bien moins meilleure qualité pour le consommateur. La pratique d’une récolte respectueuse des abeilles reste donc aujourd’hui plus que jamais son leitmotiv lorsqu’il se rend sur le continent africain.
Pour soutenir le projet, vous pouvez écrire à Jacky Boisseau : boisseau.jacky@neuf.fr